Je me suis posée pendant un moment la question si j’allais vous faire part d’un des moments les plus difficiles que nous avons vécus.
Il y a 7 ans en Août on nous a demandé de faire un deuxième bébé le plus rapidement possible avant que mon état de santé ne se dégrade de trop. Louise avait 18 mois je ne me sentais pas spécialement prête mais quand un spécialiste vous demande de ne pas tarder vous effectuez car vous savez qu’une épée de Damoclès est au dessus de vous et qu’elle peut tomber à n’importe quel moment. Nous posons le pour et le contre, nous devons nous dépêcher car 3 jours après j’ai rendez vous au gynécologue pour savoir si je garde mon stérilet ou non. Le rendez-vous arrive notre décision est prise bébé numéro 2 sera mis en route, après un long moment et une longue discussion avec le gynécologue je repars sans stérilet, les essais bébés peuvent commencer.
15jours plutard je ne suis pas au top de ma forme je me dis que c’est à cause du travail, des postes que je fais à ce moment là, de mes horaires à rallonge journée de 12 heures en tant que aide soignante, ça tombe bien je dois voir mon médecin à la suite de ma nouvelle médication qui au passage me fatigue. Nous parlons des effets du traitement, de ce que à dit le spécialiste et principalement du fait de mettre en route bébé numéro 2. Il me demande de faire une prise de sang pour voir les effets du traitement la semaine d’après et entre temps de faire un test de grossesse pour le lendemain.
Jour de test il s’avère positif je suis prise d’angoisse, je travaille jusque 20h j’appelle le médecin entre 2 patients lui disant que c’est positif il me dépose à l’accueil une nouvelle ordonnance pour savoir de combien je suis enceinte, prise de sang faite je suis enceinte de 2 semaines bref je suis fertile, faut l’avouer. Il me faut l’annoncer au papa, nous sommes tous les 2 surpris par cette rapidité. Peu de temps après au boulot je ne me sens pas bien maux de ventre, perte de sang j’appelle le médecin qui me dit rien d ‘inquiétant c’est souvent le cas au début, je ne m’en fait pas effectivement je ne perds pas beaucoup, quelques heures plutard tout est rentré dans l’ordre il me demande de refaire une prise de sang pour vérifier mon taux de HCG il continue d’augmenter, je suis soulagée.
Les 3 premiers mois se passent sans encombre, aucune nausées, ma fatigue a disparu, je suis en pleine forme, mon ventre commence à se dessiner, nous l’avons annoncer à nos famille Louise est au courant elle nous parle de son petit frère (l’instint de mes filles m’impressionnera toujours) je suis pressée nous sommes pressés de faire la première échographie, voir ce petit bout de nous évoluer, voir son coeur battre. Malheureusement la vie en a décidé autrement la veille de l’écho je perds à nouveau du sang mais pas la même quantité au fond de moi je sais ce qui se passe mais je suis incapable de prononcer les mots au téléphone au papa que j’appelle la seule chose que je sais lui dire en larmes c’est vient me chercher, ça ne va pas. Pendant ce long moment, la seule chose que je suis capable de faire c ‘est de prier pourquoi je ne sais pas.
Arrive le moment d’aller aux urgences, d’être au secrétariat de répondre à cette question Pourquoi vous venez? Tout simplement parce que je pense que je fais une fausse couche. Nous arrivons dans la salle d’attente autour de moi des femmes enceintes prêtent à accoucher alors que moi plus les secondes passent plus je sens la vie que je porte en moi s’en aller, vient mon tour nous faisons le point, le moment le plus dur l’échographie ou on nous annonce de but en blanc que oui bébé est là mais que son coeur ne bat plus et là trou noir j’ai l’impression que le monde s’écroule autour de moi malheureusement ça ne sera pas qu’une impression il me faudra beaucoup de temps à me reconstruire. On nous laisse dans la pièce pour qu’on digère cette information ils éteignent les écrans pour que nous ne voyons plus notre bébé qu’on se fasse à l’idée, ils annoncent dans le couloir avec tout leur tact qu’il y aura de l’attende car je suis entrain de faire une fausse couche (pour le secret médical on repassera). 1 heure plutard ils reviennent pour voir si j’évacue de moi même ou non ce qui n’est pas le cas sinon ça aurait été trop facile, on me prescrit le cytotec que je dois aller chercher en pharmacie (la pharmacienne me parle de brûlure d’estomac je la regarde perplexe, elle me dit vous comprenez quand je vous parle ma réponse oui je suis pas débille je prend ma boite et je repars, la seule chose dont j’ai envie c ‘est de m’allonger en boule dans mon lit et de pleurer). Ce que je fais en rentrant, aucunes paroles avec le papa, je n’ose même pas le regarder dans les yeux, Pourquoi aurait’il de la peine alors que ce n’est pas lui qui porte ce bébé mort? Prise de cytotec les douleurs sont juste intolérables, le lendemain j’ai rendez vous à nouveau à la maternité au service des urgences pour voir si les médicaments font effets à nouveau échographie les choses n’avancent pas assez vite, on me donne rendez vous dans 3 jours en service de maternité pour subir une intervention chirurgicale. Pendant ces 3 jours je ne sors plus de chez moi j’en suis incapable de toute façon je passe mon temps à pleurer, à me demander pourquoi moi, ce que j’ai pu faire de mal.
La veille de l’intervention je suis hospitalisée en service de maternité, au bout du couloir ou les mêmes équipes ont vu Louise naître, pourquoi le bout du couloir? tout simplement pour ne pas entendre pleurer les nourrissons ce qui au passage ne sers à rien car on les entends quand même, mais qui dit bout du couloir dit dernière patiente à venir voir à chaque fin de tournée. Une infirmière m’explique l’intervention , que je dois être à jeun à partir de minuit pour passer au bloc à 8 h le lendemain et me laisse libre de mes mouvements. Je fais ma vie comme je peux et le drame arrive, je suis prise de douleurs au ventre, je me dirige au toilette et trou noir la seule chose que j’ai le temps de faire est de sonner de mettre ma main en avant. J’ai une énorme bosse sur le front car je me suis prise le lavabo en chutant la seule chose que j’entend de l’infirmière c’est son cri pour qu’on vienne l’aider en disant elle est à terre, faut la mettre au lit elle l’ a explulsé. Le lendemain je suis sortie retour à la maison avec les questions de Louise, maman il vient quand mon petit frère? et là je craque en lui expliquant qu’elle n’aura pas de petit frère pour l’instant, un jour peut être.
Un procédus de deuil se met en place comme il peut. Je renie, je ne veux pas faire face, puis vient le jour du retour au travail ou on te demande pourquoi tu as été absente et là ça sort j’ai fais une fausse couche première fois que je le disais à haute voix.
J’ai fais une fausse couche il y a 7 ans le 8 Novembre et je pense à lui tous les jours notre petite étoile brille au dessus de nous.
Depuis nous avons eu 2 autres filles dont Nina que nous avons appris son existence le jour de Noel la même année et Louise a su dire de suite qu’elle aurait une soeur (comme quoi elle ne s’était pas trompée)